Que répondre à « Tu fais quoi dans la vie ? »

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Aisance sociale Conversation

Que répondre à « Tu fais quoi dans la vie ? »

« Et toi, que fais-tu dans la vie ? » Cette question incontournable dans nos interactions quotidiennes, quelles soient avec des inconnus, des amis perdus de vue, ou lors d’une soirée, n’est pas aussi anodine qu’elle le laisse penser. Elle fait planer un malaise, car c’est à cet instant précis que notre interlocuteur va se faire une opinion sur nous. Elle transforme un échange bénin, en interrogatoire au cours du quel nous nous sentons forcé de parler de notre métier, et de justifier notre parcours de vie, afin de nous valoriser.

Pourquoi cette question ?

Cette question est posée pour 3 raisons :

  • Déterminer notre niveau de vie, niveau d’importance au sein de la société, ou de prestige. (On estimeras pas de la même manière un Pompier et un Barman)
  • Déterminer si nous allons avoir des centres d’intérêts, ou connaissances en commun. (Prions pour que ton boulot ne soit pas « chiant »)
  • Trouver un sujet avec lequel briser la glace, même si il y a d’autres façon de le faire, que ceux qui ont suivi notre Masterclass « Comment avoir de la conversation doivent connaître » maîtrisent désormais. 😉

Attention, cela ne signifie pas que notre intention d »étiqueter » est consciente, c’est une question qui nous a été posée mainte et mainte fois et qui est une solution de facilité, dans le cadre d’un échange avec des personnes que l’on connais peu. Mais ceci n’enlève rien à l’analyse que nous faisons de notre interlocuteur lorsqu’il nous donne sa réponse. À travers cette question nous déterminons si l’autre à le contrôle sur sa vie, si elle lui plaît, s’il est stable, et entre dans la « norme », ou du moins la notre.

D’ailleurs nous répondons toujours de manière quasi automatique en citant le nom de notre profession, accompagné de son niveau hiérarchique et de l’entreprise. Comme si nous avions besoin de d’impressionner l’autre, et que notre valeur en tant qu’individu dépendait seulement de cette information. Nous ne parlons jamais de prime abord de nos passions ou de notre façon de passer le temps, parce que, qui dit profession, dit rémunération, et surtout statut social.

Mais nous pouvons inverser la donne en modifiant les questions que nous posons, lorsque nous faisons connaissance avec quelqu’un, mais aussi en changeant notre réponse. Le « tu fais quoi dans la vie » n’oblige en aucun cas à parler travail. Même si nous avons été conditionnés, nous pouvons changer nos interactions, et les orienter vers des échanges plus enrichissants, et dénués de jugement.

Donne moi ta profession je te dirai qui tu es

Immanquablement, le fait d’informer les gens du métier que l’on exerce leur permet de nous placer dans une catégorie dont ils ont le sentiment de connaître les contours.

  • Ah, tu fais du mannequinat ? « Tu dois bien gagner ta vie, être une star, et te faire constamment chouchouter, la vie de rêve quoi ! » (Sauf que les mannequin n’ont pas d’arrêt maladie, d’indemnité de retraite et ne sont pas certains d’avoir suffisamment de contrats pour vivre décemment tous les mois lorsque c’est leur seule activité, sauf Kate Moss, mais tout les mannequin ne sont pas à ce niveau)
  • Tu n’as pas de travail ? « La société à bon dos, quel diplôme et choix de vie as tu fait pour en arriver là ? Tu es sur de faire ce qu’il faut pour trouver un travail ? »
  • Tu es auto-entrepreneur ? « Encore un qui crois avoir eu l’idée du siècle et qui va se rétamer »

Et là bon courage pour rentrer dans les détails, et vous justifier ! Non le mieux serait soit de répondre différemment, soit de poser des questions vraiment intéressante :

  • Quelle est la meilleure décision que tu ai prise dans ta vie ?
  • Qu’est-ce que tu aimes faire sur ton temp libre ?
  • Dans ta vie quelles sont tes priorités ?
  • Quelles sont les valeurs qui te définissent le mieux ?
  • Comment te décrivent tes proches ?
  • Si tu avais tout ton temps et de l’argent en quantité suffisante, que voudrais-tu faire de ta vie ?

Savoir se redéfinir à travers notre propre regard

Pour « bien » répondre à cette question, il faut dans un premier se poser à soi-même et répondre avec honnêteté a une autre question : « Qui es-tu ? »

Vous allez me dire que c’est une vaste question, mais dans le cadre des interactions sociales, voici quelques pistes :

  • Faites la synthèse de vos traits de caractère, à partir des décisions que vous avez prises : défense de causes qui vous tiennent à coeur, réorientation, reconversion, voyages, choix de vie.
  • Prenez le temps de réfléchir à ce que vous aimez, ce qui vous anime, les passions que vous avez, ce que vous attendez de la vie, quels sont vos projets personnels.
  • Interrogez vous sur ce que vous aimeriez savoir d’une personne que vous venez de rencontrer, dans un monde sans hiérarchie sociale ?

Personnellement j’irai à l’essentiel, je chercherait à connaître la personne plus en profondeur, je serais plus intéressée par sa personnalité, sa philosophie, sa perception du monde et son chemin de vie. C’est drôle de constater ce que nous pouvons avoir comme conversation si lorsque nous sortons des sentiers battus, et que nous faisons fi de ce que la société nous à montré comme modèles de vie.

Une fois ce travail sur vous effectué vous devriez plus facilement savoir quoi répondre lorsque l’on vous pose ce genre de question. Sinon, vous y répondez quoi vous ?

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