Développer son humour et devenir drôle : 3 techniques

Sur cette chaîne on parle de compétence sociale. et il y en a une qui ressort parmi les autres tant elle est polyvalente et peut vous servir dans plein de situations différentes. Cette compétence aux moutles vertus, peut vous servir à  :

• créer et renforcer des liens
• soulager le stress
• attirer l’attention
• séduire
• montrer votre créativité, votre imagination ET votre vivacité d’esprit

Je vous parle ici de l’humour de la vie courante, l’humour improvisé à dissocier bien sûr des blagues récitée. L’humour est un langage universel qui dépasse les barrières culturelles et crée des connexions instantanées entre les individus. L’humour peut briser la glace, détendre une situation voire même désamorcer les conflits.

Dans cet article que vous pouvez lire en vidéo ci dessus, on va se concentrer sur trois types d’humour particulièrement puissants en allant du plus simple au plus délicat à maîtriser.

Car oui il y a un danger dans l’humour. Essayer d’être drôle c’est comme être en suspension sur un fil. Si vous gardez l’équilibre les gens vous admirerons pour ça. Mais si vous chutez, cela peut avoir des conséquences. Bien sûr si c’est avec votre boulangère l’embarras ne va durer quelques secondes mais  si c’est votre collègue de bureau c’est une autre histoire. 

Il n’existe pas de gêne qui vous rend drôle. C’est une compétence sociale que l’on développe en grandissant. Pensez à tous les grands comédiens que l’on connaît aujourd’hui, ils n’étaient sûrement pas tous les personnes cools, drôles et populaires dès la cour de récré : elles ont dû travailler pour en arriver là. Je dirais même que les personnes qui ont tendance à développer leur humour plus que les autres sont celles qui ont peut-être des lacunes dans d’autres domaines

La règle numéro 1 de cette compétence c’est le sens du timing. Je pense ici à la fameuse blague du “that’s what she said” de The Office qui repose essentiellement sur la rapidité d’exécution et le timing mais ce principe s’applique également aux 3 types d’humour que l’on va aborder. J’ai compris à quel point ce principe était important en regardant le making-of des spectacles de Kyan Khojandi

On voit clairement comment il procède pour améliorer son “delivery”. Il procède par tâtonnement.  Après chaque représentation, il revoit son spectacle et transforme ou améliore des passages. Dans le milieu du stand up on appelle ça un “rodage”.  Ça représente des heures et des heures à répéter et retravailler certains passages. De la même manière, dans votre vie vous verrez des patterns se reproduire, c’est à dire des moments opportuns pour une blague. Plus vous apprendrez à les reconnaître rapidement, meilleure sera votre delivery.

La parodie

La parodie est une forme d’humour subtile où l’on imite ou exagère les traits caractéristiques d’une œuvre, d’un personnage ou d’un événement dans le but de les tourner en dérision. C’est un type d’humour très répandu sur internet. 

Cela consiste à jouer avec les codes et les conventions de ce qui est parodié, en les poussant à l’extrême ou en les détournant de manière comique. Comme c’est assez facile à mettre en place et que ça fait souvent mouche, beaucoup de créateurs de contenus sur youtube l’ont utilisé. Ce qui fait rire dans la parodie, c’est le contraste entre l’original, souvent sérieux et premier degré, et sa version déformée et humoristique. Plus vous êtes proche de l’original, plus vous êtes dans l’imitation académique.

Lorsque l’on est familier avec le sujet parodié, on peut véritablement apprécier les références, les clins d’œil et les détournements utilisés. La parodie peut également servir de critique en mettant en évidence les défauts ou les absurdités d’une situation.

Pour créer une parodie réussie, il est important d’avoir des références communes.  Cela peut être une œuvre, un personnage, un événement voire même une personne réelle de votre environnement social qui sera rapidement identifiable par les autres. 

Si vous essayez de parodier Leon ZITRONE devant des gens qui sont nés après 1980, ça ne fonctionnera pas.  Observez votre référence, attrapez quelque chose de remarquable : intonation, langage non verbal, vocabulaire, expressions… Puis imitez cette réference de manière à créer un contraste entre l’original et la parodie.

Pour parodier il faut un certain lâcher prise, si vous réfléchissez trop à la réaction des autres vous n’allez pas pouvoir libérer votre talent. Le truc pour devenir bon c’est de parvenir à commencer sur un petit public fiable et sans jugement, qui, s’ ils réagissent bien, vous vous donner la confiance pour pratiquer cet humour sur d’autres cercles.

Le sarcasme

Avec le sarcasme on monte d’un cran et on va parler d’un type d’humour pour lequel les français sont réputés. Cela consiste à dire l’inverse de ce que l’on pense ou à freindre l’ignorance, tout en délivrant un ton qui laisse deviner la pensée véritable.

Il ressort d’une étude menée conjointement par des chercheurs d’Harvard et de l’Insead qu’être sarcastique est un excellent catalyseur de créativité et que c’est une excellente façon d’aiguiser son esprit. L’expérience est simple, les cobayes sont sommés de résoudre un problème qui demande une certaine habileté et créativité.  Dans le panel de cobaye il a été remarqué que ceux qui ont eu des remarques sarcastiques avant, pendant, et après le déroulé de l’épreuve avaient des taux de réussite bien supérieures.

Pourquoi le sarcasme est-il plus difficile à maîtriser ? Car si vous ne le faites pas habilement, vous risquez d’être mal compris et de passer pour un imbécile. De même, si vous êtes excessivement méchant, vous risquez simplement de vexer les gens au lieu de les faire rire.

Ici encore, c’est une histoire de finesse et d’équilibre.

Voici quelques conseils à prendre en compte: 

• Tout d’abord, il faut le sens du timing et savoir reconnaître le moment opportun.
• Ensuite, toutes les situations ne se prêtent pas très bien au sarcasme.
• Enfin si votre sarcasme passe inaperçu ou n’est pas compris, ne prenez surtout pas la peine de vous reprendre en explicitant qu’il s’agissait de sarcasme.

Mais vous pouvez éviter cela en appliquant une autre règle importante de l’humour : connaître son public. En effet on a tous ce pote un peu “lent” qui ne comprend pas toujours le second degré. Inutile de vous obstiner à utiliser le sarcasme avec lui car il perd alors tout son côté savoureux et croquant., 

En fait, le sarcasme est particulièrement efficace pour renforcer une connexion avec les personnes d’un groupe : ceux qui captent se sentent immédiatement comme étant de la même bande, cet humour spécifique jouant le rôle de glue. Enfin, dites vous que le sarcasme peut parfois bousculer, irriter et questionner les gens mais qu’il ne doit pas être blessant. Apprenez à doser vos remarques sarcastiques et choisissez les moments appropriés et le public approprié. 

l’humour noir

Félicitations, vous êtes arrivé au stade ultime de l’humour, le plus difficile à reproduire et à maîtriser. La difficulté est maximale, mais elle consiste surtout à éviter de se prendre les pieds dans le tapis.

L’humour noir est une forme d’humour qui aborde des sujets généralement considérés comme tabous, sensibles ou controversés, tels que la mort, la maladie, les catastrophes, la guerre ou les injustices sociales. Il est souvent caractérisé par son ton cynique, sarcastique ou ironique et met en lumière l’absurdité et la cruauté de certaines situations ou  de certains comportements humains. Si l’humour noir est si drôle c’est parce qu’il crée un contraste entre l’horreur, la gravité du sujet abordé et la légèreté avec laquelle il le traite.

Il provoque généralement un rire plutôt nerveux et embarrassé. Il choque et amuse à la fois parce qu’il est irrévérencieux et se moque des “qu’en dira t-on”. Pour cette raison il demande de l’audace et ne peut pas être utilisé n’importe où et n’importe quand. On l’exclut généralement des cadres professionnels et formels dans lesquels on préfère l’utilisation du sarcasme, plus passe-partout. Sauf si vous n’avez plus rien à perdre.-

Le meilleur dans ce style est incontestablement le comédien britannique Ricky Gervais. Il a souvent présenté les Golden Globes, et ses apparitions font souvent grincer les dents des artistes présents dans la salle, car il n’hésite jamais à tirer à balles réelles. La caméra qui filme la réaction des gens joue un rôle important ici. On peut voir l’effet de la blague à travers les réactions de ceux qui n’osent pas rire. Bien sûr, il s’agit ici de blagues préparées à l’avance et rythmées par des applaudissements.

Si vous vous lancez dans ce type de saillies, faites attention à avoir une bonne dose de répartie pour pouvoir retomber sur vos pattes à coup sûr. Un conseil pour ce genre d’humour : si la blague ne vous gêne pas, ce n’est probablement pas de l’humour noir. Attention à la nuance : l’idée n’est pas d’utiliser l’humour noir pour choquer, mais de s’en servir avec un double message. Souvent, l’objectif est de dénoncer ou de mettre le doigt sur quelque chose de gênant.

Pour conclure je dirais que chaque personne, avec son univers, ses références et sa créativité peut développer un humour qui lui est propre. Ceci dit, ne vous privez pas de vous inspirer des personnes extrêmement drôles qui vous entourent. En ce moment je vois beaucoup passer les shorts des spectacles de Redouane Bougheraba où on le voit improviser avec son public et il faut reconnaître qu’il est excellent. C’est une bonne source d’inspiration car ces courts extraits montrent surtout de l’improvisation, et c’est ce que vous devrez faire dans votre quotidien.