Ce que les anti-héros modernes nous apprennent de nous-même

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Développement personnel

Ce que les anti-héros modernes nous apprennent de nous-même

Si je vous dis Walter White de « Breaking Bad », Jason Wade de « Deadpool », Tony Soprano, Batman ou encore Dexter, vous vous demandez peut-être ce qu’ont en commun tous ces personnages que vous avez vu au cinéma ou dans vos séries préférées. Ce sont tous des anti-héros,  des personnages  de fiction qui de part leurs comportements parfois douteux complexes ou confus suscitent en nous un mélange complexe de sentiments. 

Ils peuvent nous agacer, nous dégoûter, voire nous frustrer, tout en éveillant en nous un attachement ou une fascination. Ce sont des personnages de fiction qui, le plus souvent, suscitent en nous un mélange complexe de sentiments positifs et négatifs. Ils peuvent nous agacer, nous dégoûter, voire nous frustrer, tout en éveillant en nous un certain attachement voire une certaine fascination. Et c’est justement  cette dualité qui les rend si captivants 

C’est quoi un anti-héros ?

Après la Seconde Guerre mondiale et plus tard avec  la guerre du Vietnam, les soldats américains, de retour chez eux, ont été confrontés à une réalité bien différente de celle des champs de bataille. Il est devenu difficile de trouver leur place dans la société. Le mythe du héros parfait, symbolisé par les westerns avec d’un côté les méchants Indiens et de l’autre les gentils cow-boys, ne correspondait plus à cette nouvelle réalité complexe et ambiguë.

Alors les scénaristes de Hollywood  ont eu une idée géniale :  intégrer cette complexité, s’adapter à une réalité plus nuancée, plus ambivalente. Ils ont commencé à créer des anti-héros, des personnages avec des failles, des doutes, des imperfections. 

Plus tard, dans les années 90, l’arrivée des chaînes câblées aux États-Unis,  a accéléré ce phénomène. Pour se différencier de la concurrence, elles ont choisi de renouveler la figure du héros, en le rendant plus humain, plus crédible, plus proche de nous. Le mythe du héros parfait s’est définitivement effondré. D’ailleurs, aujourd’hui, je vous mets au défi de trouver le moindre personnage principal de série ou de film qui ne soit pas un anti-héros. L’évolution du storytelling nous a menés vers des personnages complexes, à l’image de la complexité de notre propre réalité. 

Les anti-héros défient les conventions du héros traditionnel en offrant une représentation plus nuancée de la nature humaine, ce qui les rend souvent plus captivants et réalistes pour les lecteurs ou les spectateurs. En réalité, c’est peut-être parce que les anti-héros sont imparfaits que nous pouvons tellement nous identifier à eux. 

Sortir du manichéisme avec Dexter Morgan

Le monde est souvent présenté de manière simpliste : le bien et le mal, le blanc et le noir, les gentils et les méchants. Cette dichotomie est particulièrement visible dans les médias, et surtout sur les réseaux sociaux, où les débats sont souvent réduits à des confrontations binaires. C’est comme quand on te dit  : Etes-vous pour ou contre le nucléaire ? Pour ou contre le voile à l’école ? Pour ou contre les éoliennes ?  

Ce sont des questions qui ne sont pas forcément pertinentes telles quelles, et qui en tout cas méritent une réponse nuancée. Parfois, on crée même des antagonistes artificiels pour mieux se positionner en tant que protagonistes. Si vous avez plus de 30 ans, vous vous souvenez peut-être du discours de Colin Powell aux Nations Unies, justifiant l’intervention américaine en Irak. Il a admis lui-même, 15 ans plus tard, que c’était un mensonge visant à simplifielr la réalité en créant des bons et des méchants.  

Les anti-héros, en revanche, nous rappellent que le monde est intrinsèquement complexe, et que les réponses à nos questions ne sont pas aussi simples. Prenons l’exemple de Dexter Morgan de la série Dexter. Il hésite, il ne sait pas, il est tourmenté, il incarne parfaitement la lutte entre la part sombre et la part lumineuse de notre propre nature. Il est à la fois capable de résoudre des énigmes criminelles très complexes mieux que personne … Mais c’est aussi un tueur, même si ses victimes sont des criminels ou des personnes peu recommandables. En une fraction de seconde il peut partir en vrille et tuer quelqu’un .

Grâce à des personnages comme Dexter Morgan, nous pouvons apprendre que la vie est plus complexe que les simples catégories du bien et du mal. Dexter incarne cette lutte entre la part sombre et la part lumineuse de notre propre nature, illustrant la complexité inhérente à chaque être humain. Nous sommes ainsi rappelés que nous avons tous des aspects contradictoires en nous, et que ces personnages nous invitent à explorer et à mieux comprendre ces facettes de notre identité. Ils nous enseignent que même sans être parfaits, même sans être des super-héros, nous sommes capables d’accomplir de bonnes choses, car c’est la nature complexe de notre humanité qui nous pousse à évoluer.

La nuance et la difficulté dans nos choix moraux avec Tony Soprano

 

Les anti-héros naviguent souvent dans des eaux moralement troubles, prenant des décisions complexes. Leurs dilemmes moraux peuvent nous encourager à réfléchir de manière plus nuancée à nos propres choix éthiques. Comment pouvons-nous tirer des leçons de leurs actions et prendre des décisions plus réfléchies dans notre vie quotidienne ? Prenons l’exemple de Tony Soprano, le personnage principal de la série The Sopranos. C’est à la fois père de famille  attentionné et un chef de la mafia du New Jersey craint et respecté, qui pour ce faire doit souvent faire usage de la violence 

Il est souvent pris par le doute et le remord provoqué par certaines de ses actions. D’ailleurs son entourage s’en rend compte petit à petit à commencer par ses enfants. Pour supporter ce grand écart permanent entre le “family man”, le gentil papa bedonnant et le “american gangster”,  Il suit d’ailleurs  à contre-coeur mais avec assiduité, une psychothérapie. 

Le conflit personnel  de Tony reflète nos propres luttes intérieures. Nous pouvons nous identifier à ses questionnements sur la moralité, à ses décisions difficiles et à ses efforts pour équilibrer sa vie personnelle et professionnelle. Sa complexité morale nous pousse à remettre en question nos propres convictions et à considérer les nuances inhérentes à nos choix moraux. Les anti-héros naviguent souvent dans des eaux moralement troubles, prenant des décisions complexes.  Leur  dilemme moral peut nous encourager à réfléchir de manière plus nuancée à nos propres choix éthiques. 

Pour nous,  c’est la même chose, certaines situations de la vie quotidienne peuvent poser des choix moraux difficiles.

  • Devriez-vous dire la vérité même si cela peut blesser quelqu’un ou devriez-vous mentir pour protéger ses sentiments ?
  • Jusqu’où devez-vous aller pour respecter la vie privée de quelqu’un ? Par exemple, est-il éthique de fouiller dans le téléphone de quelqu’un pour obtenir des réponses à vos questions ?
  • Quand vous choisissez ce que vous mangez, achetez ou consommez, vous pourriez être confronté à des questions morales concernant l’environnement, les droits des animaux, ou les conditions de travail des travailleurs impliqués dans la production

Ces 3 exemples montrent comment les choix moraux peuvent être complexes et personnels, et ils exigent souvent une réflexion approfondie sur les valeurs personnelles, les conséquences possibles et les principes éthiques. 

L’humour comme moyen de défense avec Deadpool

Si on me demandait quel anti-héros je voudrais incarner, je dirais sans aucun doute DeadPool ! C’est mon préféré parce que parmi tous  les anti-héros, Deadpool se distingue par son sens de l’humour et sa répartie unique en toute circonstance. J’apprécie particulièrement son esprit vif, son ironie, ses sarcasmes. 

Car il les utilise comme une armure pour affronter sa propre douleur et ses expériences traumatisantes. Un bon exemple lorsque Deadpool se moque de lui-même et de sa propre apparence, notamment de son visage défiguré. L’utilisation de l’humour lui sert souvent à dissimuler sa douleur émotionnelle. On dit souvent  que l’humour est la politesse du désespoir et bien c’est un peu ça  la leçon de DeadPool. L’humour ne sert pas seulement à faire rire les autres, il peut fonctionner comme un mécanisme de défense, un bouclier que nous utilisons  pour affronter le stress et les tracas de la vie quotidienne.

Par exemple, vous êtes au bureau et vous assistez à une réunion qui dure vraiment trop longtemps avec des intervenants soporifiques au possible. Et là, ça se voit, tout le monde a juste envie que cela s’arrête. A la fin de la réunion au lieu de dire  “C’est vraiment nul ces réunions, il faudra dire à Antoine que…..””    Vous pourriez tout simplement dire    “Eh bien les amis,  je pense que nous pouvons tous ajouter ‘gérer des réunions interminables’ sur nos CV maintenant ! »  et tout le monde aura compris. 

DeadPool nous enseigne aussi  que l’humour peut représenter une manière détournée mais efficace de communiquer nos émotions de manière indirecte mais de le faire quand même. L’humour permet d’explorer une tonalité de discours différente pour faire passer un message sans entrer en conflit

C’est un peu comme si votre partenaire vous disait  « Eh bien, on dirait que notre poubelle a décidé de prendre quelques jours de vacances cette semaine ! ». Cette approche légère permet de communiquer qu’il est important pour elle ou pour lui que vous participiez aux tâches ménagères de manière équitable tout en évitant une confrontation négative. Le message est passé de manière amusante.

 

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