Eric Zemmour / Mélanchon : il tente d’influencer le rapport de force

Eric Zemmour jean luc melanchon debat communication
Aisance sociale

Eric Zemmour / Mélanchon : il tente d’influencer le rapport de force

Que l’on adhère ou non aux idées politiques défendues il est toujours très intéressant d’analyser les débats politiques. Ce sont des situations de communication à très fort enjeux. Le débat entre Eric Zemmour et Jean-Luc Mélanchon marque le début d’une saison à 7 mois de la présidentielle.

Je dis « saison » car c’est un peu comme regarder un match de football, mais sur le terrain de la parole. Avec le même état d’esprit qu’un soir de match, j’ai donc commandé une margarita à la pizzeria du coin et je me suis installé confortablement pour regarder qui des deux allait dominer l’autre, tout en cherchant un axe intéressant pour une vidéo. Et j’ai remarqué quelque chose qui pourrait vous intéresser :

Parmi les différentes invectives fusant d’un côté ou de l’autre Jean Luc Mélanchon a mis en place (par petites touches tout au long du débat) une attitude visant à influencer le rapport de force. Cette attitude joue sur deux axes qui fonctionnent ensemble:

  • Essayer de paraitre plus « sage » que Eric Zemmour. Cela passe en grande partie par son nom verbal, en faisant preuve de conciliance et d’une docilité qui tranche avec son image habituelle.
  • Créer de la connivence avec les journalistes en les prenant à parti et en se rangeant de leur côté. À supposer qu’il y ait trois « camps » sur le plateau: celui des journalistes qui incarnent la neutralité, celui de Mélanchon et celui de Zemmour, par les différents appels du pied et remarques il laisse à penser qu’il n’y a en réalité que deux camps: Zemmour qui est seul et le reste du plateau.

Il ne s’agit pas ici d’un affrontement sur les idées mais d’un travail sur la forme. Cela a-t-il fonctionné ? Je pense que Jean-Luc Mélanchon sur la forme pourrait à l’issue de ces deux heures paraître comme étant le plus sympathique, le moins clivant et le plus souple des deux.  Je prends le soin de préciser « sur ces deux heures », à supposer que l’on découvre les deux opposants pour la première fois, sans avoir aucun parti pris.

La politique passionne et on me dira « Oui mais Eric Zemmour… ». Notez que je fais cette analyse unilatérale sans m’intéresser un seul instants aux idées de l’un ou de l’autre, cette situation à elle seule me paraît intéressante. Pourquoi ?

  • Pour prendre conscience que l’on n’est jamais uniquement deux dans une situation de communication.
  • Parce que c’est susceptible de vous arriver dans la vie de tous les jours, par exemple dans l’environnement de travail.
  • Parce qu’à la télévision on ne prête pas toujours attention aux regards échangés, qui sont masqué par le fait que les caméras ne filment pas le plateau en permanence mais se concentrent sur celui qui parle. Cela retire un grand nombre d’informations que nous percevons pourtant quand nous communiquons au quotidien au sein d’un groupe

 

Écrire un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *