Tom Hardy : Comment est-il passé du mec bizarre au mec stylé
Tom Hardy : Comment est-il passé du mec bizarre au mec stylé
D’où vient-il ?
Tom Hardy est un acteur britannique né dans la banlieue de Londres en 1977. Il apparaît publiquement pour la première fois à la télévision Anglaise dans une émission de téléréalité alors qu’il a 20 ans. Les quelques images de l’émission que j’ai trouvées sont extrêmement révélatrices. On comprend tout de suite l’essence de la personnalité de l’acteur.
Il est agité et gesticule beaucoup. Sa démarche est pour le moins étrange. Il dégage quelque chose d’un peu décalé. Comme s’il n’était pas vraiment à l’aise. Il n’est pas encore tout à fait le Tom Hardy que l’on connaît aujourd’hui. Dans l’extrait on peut voir sa réaction quand il gagne. Il a l’air surpris, peu confiant. Sa démarche pour rejoindre les présentatrices semble peu naturelle. Il fait l’inverse de ce que l’on doit faire pour paraître confiant et charismatique. Il va garder en partie ces attitudes, même plus tard dans sa carrière et pourtant, il est décrit unanimement comme charismatique et les gens l’adorent.
Tom Hardy a une structure de visage très masculine avec une mâchoire bien dessinée. Avec l’âge, il a également développé une grosse barbe qu’il arbore dans quasiment tous ses rôles. Il faut ajouter à cela ses mimiques faciales, sa voix grave et basse et son élocution lente. On ne peut pas totalement ignorer ses attributs physiques car ils participent à un certain stéréotype. Et c’est ces stéréotypes qui sont recherchés pour incarner certains types de rôle au cinéma. On peut donc s’attendre à ce que son charisme dans la vie s’appuie sur des principes similaires au charisme des personnages qu’il incarne. Ce sont souvent des rôles de « dur à cuire peu bavards, antipathiques et charismatique ».
Est-il vraiment comme ça dans la vie ?
Parmi les films dans lesquels il a eu ce type de rôle on peut citer Batman, Madmax, The Revenant ou encore The Peaky Blinders. Il y incarne la plupart du temps un adversaire au personnage principal de l’histoire. Et je trouve d’ailleurs que c’est dans ce type de rôle qu’il excelle particulièrement. Maintenant, essayons de comprendre ce qui fait son charisme.
Il ne donne pas l’impression de vouloir plaire
Quand on essaye trop de plaire, ça peut se manifester par la recherche de validation et d’approbation de votre environnement social. Ça ruine totalement l’effort que vous êtes en train de faire.
Tom Hardy se trouve à l’opposé de ça. Le fait d’être peu bavard donne de l’importance à ce qu’il dit.
Ici par exemple (2’22 – 2’36), le présentateur le taquine sur son pull et lui demande s’il le porte car c’est Noël. Son absence de réponse sous-entend que ce n’est pas le cas et qu’il le porte toute l’année. C’est évidemment faux, mais c’est ce qu’il veut faire comprendre par son silence c’est que cela lui importe peu qu’on puisse se moquer de sa tenue. Et c’est ce qui le rend charismatique, et qui au passage est très drôle. Il aurait pu tenter de se justifier en disant que c’est circonstanciel, qu’il est mieux habillé d’habitude, mais non. En somme, il démontre que le regard d’autrui lui importe peu. Il n’essaye pas de plaire.
Comment fait-il ?
Il aborde ses interactions de manière à vérifier que les gens lui plaisent, plutôt que l’inverse. Et cela passe par plusieurs attitudes comme par exemple :
– ne pas se forcer à rire à une blague pas drôle
– ne pas essayer d’avoir l’air fasciné par une conversation banale
– réagir quand une question ou une remarque est déplacée
Il accepte d’être clivant
Accepter d’être clivant, cela signifie que l’on a une feuille de route qui est constituée de valeurs, d’une façon d’être, de règles que l’on s’applique à soi et que l’on s’en écarte peu. Et ce, malgré les pressions de votre environnement, les pressions sociales et extérieures. Cela ne signifie pas que vous devez être un misanthrope farouche qui échappe à toutes les règles de la société. Ça veut simplement dire que vous faites passer vos convictions et votre bien-être en priorité.
Et ça peut se manifester de plusieurs manières, dès le début de l’interview (4’03 – 4’49), il grignote en dépit d’une forme de “bienséance” qui voudrait qu’il attende la fin de l’interview pour le faire et qu’il se concentre sur ce qui est en train de se passer. Mais non, il continue et arrive même à faire s’arrêter l’interview un bref instant pour que tout le monde goûte aux sucreries. Il arrive donc à polariser l’attention en faisant quelque chose de “déplacé”.
Ensuite, vous l’avez compris, Tom Hardy n’est pas le genre de mec à arriver en costume, propre sur lui, comme le fait Léonardo DiCaprio (5’10 – 5’21), il a une chemise qu’il finit par retirer pour être à l’aise et faire apparaître son vieux t-shirt délavé, qu’il avoue lui-même avoir depuis beaucoup trop longtemps. L’interviewer le remarque directement et Tom précise qu’il garde tout ce qu’il achète. Il n’est donc pas vraiment asservi au culte de l’apparence. C’est ce genre de petites choses qui traduisent sa véritable personnalité.
Il est en quelque sorte l’inverse d’un “people pleaser”. J’explique un peu plus en détails ce qu’est un people pleaser dans une autre vidéo que vous trouverez ici. Mais je pense que vous comprendrez ce que j’entends par là car l’expression parle d’elle-même.
Il sait parler de ses insécurités
Personne n’est parfait et Tom Hardy n’échappe pas à la règle. Il arrive pourtant à paraître sûr de lui et à l’aise même lorsqu’il évoque ses peurs et ses insécurités.
Dans cet extrait(5’47 – 6’17), Alan Carr lui demande pourquoi il joue souvent des rôles de méchant. Il explique que c’est en quelque sorte pour prendre le contre-pied de sa personnalité réelle. Il est un garçon sensible et peureux. En parlant ainsi de manière plutôt casual il montre qu’il est capable de faire face à ses démons et même d’en sortir la tête haute. Il utilise une règle très simple pour cela. Plutôt que d’avoir l’air abattu, il en parle comme s’ il s’agissait de la météo ou de ce qu’il a mangé la vieille. C’est très efficace car le ton que vous employez va largement influencer la façon dont vos interlocuteurs vont percevoir ce que vous dites. Malgré des parents plutôt aisés, Tom Hardy mène une lutte contre son alcoolisme et son addiction au crack depuis son adolescence.
Même lorsqu’il s’agit d’un sujet grave, comme les addictions, il applique le même principe. Il en parle ouvertement de manière décontractée. Il esquisse même quelques rires et n’essaye pas de minimiser les faits.
Conclusion
Au premier abord, Tom Hardy apparaît comme la figure masculine par excellence. Une mâchoire carrée, une grosse barbe, une grosse voix et des tatouages. Pourtant, si les gens l’adorent, c’est pour sa personnalité. Quand on voit le Tom Hardy d’aujourd’hui, il n’est pas si éloigné du Tom Hardy de 1998 un peu étrange mais authentique.
Ce qui fait son charisme, c’est sa capacité à rester fidèle à lui-même, même lorsqu’il se bat contre ses peurs, ses addictions et son anxiété.
J’espère que cet article vous aura plus, si c’est le cas, n’hésitez pas à mettre un commentaire.