3 attitudes face à une personne dominante
3 attitudes face à une personne dominante
Dans n’importe quelle situation, que ce soit dans votre cercle d’amis ou à votre boulot, dans toutes vos interactions sociales, il y a toujours une hiérarchie invisible qui se met en place. Dans le milieu professionnel, vous allez avoir le patron en haut de la pyramide qui va diriger le manager qui lui-même va diriger l’employé en position basse. Dans les interactions sociales, c’est la même chose. Vous allez avoir tout en haut celui qui va prendre le rôle de leader, qui va être le plus dominant dans l’échange, qui imposera ses opinions, et en bas, celui qui sera en position inférieure qui va prendre moins de place, qui va se faire valider et écraser tout en ayant le rôle du suiveur. Si vous vous laissez faire, vous ne choisirez pas votre place dans cette hiérarchie invisible et vous laissez les autres choisir pour vous.
Le plus regrettable, c’est que l’on a tendance à se mettre soi-même dans des positions inférieures.
Je vais vous montrer des situations que vous pourriez rencontrer dans la vie quotidienne et en tirer 3 attitudes à développer pour apprendre à choisir votre position dans vos relations, à développer votre assertivité et votre leadership pour ne plus vous laisser dominer par les autres. Ces exemples vont également vous permettre d’avoir une meilleure lecture des dynamiques de domination qui peuvent s’installer dans vos relations sociales. Et plus vous serez capables d’identifier ces mécanismes invisibles plus vous serez capable de jouer avec et les tourner en votre faveur.
C’est d’ailleurs l’objectif : vous donner des clés pour avoir une meilleure intelligence sociale au quotidien.
1 – Ne pas attendre de se faire valider par l’autre
Dans la vie de tous les jours, quand quelqu’un nous fait un compliment, la première réaction naturelle est de répondre en disant , roulement de tambour : “Oh merci, c’est gentil”.
Cette réponse, aussi automatique et polie qu’elle soit, a un léger désavantage. Par cette action de dire “merci”, vous acceptez de manière sous entendu que la personne vous valide.
Alors attention, il ne faut pas prendre ce raisonnement au pied de la lettre dans chacune des situations. Si votre grand-mère vous dit que vous êtes beau ou belle, n’y voyez pas là une sombre manipulation pour qu’elle puisse vous écraser socialement.
En revanche, dans un contexte où il existe un vrai rapport de force entre deux personnes, un petit compliment bien senti peu davantage s’apparenter à une prise de position dominante plutôt qu’à une véritable gentillesse. Tel un petit tapotement sur la main lors d’une poignée de mains pour signifier “c’est bien mon petit”.
Pour mieux vous le faire visualiser, je vais vous montrer un extrait d’un échange issu de la série Suits. C’est une conversation entre Harvey Specter et Jessica Pearson.
Je vous plante rapidement le décor, dans cette série, ces deux personnages ont des personnalités dominantes et sont dans un rapport de force constant. Ils travaillent tous les deux dans le même cabinet d’avocat où Jessica Pearson est l’associée principale (la cheffe), et Harvey, un des avocats associés.
La réaction de Jessica Pearson montre qu’elle ne prend pas le compliment comme une validation. On pourrait s’attendre à un remerciement après une telle flatterie mais il faut bien comprendre la sous communication qui est en place ici. Regardez le comportement de Jessica lorsque Harvey commence à prendre la parole. Il commence à l’interpeller mais elle ne stoppe pas sa course pour autant. Elle avait l’intention de prendre l’ascenseur, et c’est bien ce qu’elle va faire car elle va appuyer sur le bouton avant de se retourner pour l’écouter. Voici ce que cela sous communique : “J’ai quelque chose d’important à faire, le fait que tu m’interpelle ne va pas te faire passer en priorité, je vais cependant prendre le temps de t’écouter le temps que mon ascenseur arrive”. Déjà dans son non verbal, Jessica montre qu’elle est une personne dominante. Son temps est important et ses actions le prouvent. Elle est une personne cohérente. Les mots peuvent mentir mais les comportements disent toujours la vérité.
“Tu penses que tu es le seul à pouvoir charmer un client ?”
Sa réponse est cinglante et même un peu brutale, elle s’accompagne d’un mouvement des yeux de Jessica qui va toiser Harvey de haut en bas l’air d’appuyer son propos. Elle montre par cette action et sa réponse presque immédiate que le compliment d’Harvey ne l’atteint pas. Ici, le sous entendu est : j’entends ton compliment mais je comprends ce que tu essayes de faire. Je ne vais pas me laisser déstabiliser par ton compliment. Si Jessica avait montré une sorte de gène à accepter la flatterie, le message qui aurait été envoyé aurait été bien différent de celui d’une femme forte, déterminée et confiante en elle.
Pour terminer la scène, elle met elle-même fin à l’interaction de manière magistrale en tournant les talons et en saluant Harvey par-dessus l’épaule. Elle le laisse planter au milieu du couloir. Encore une fois, les actions de Jessica démontrent une vraie confiance en elle et une sorte de domination face à son subordonné. Il s’agit d’une analyse très fine d’une situation donnée mais c’est bien dans ces micros comportements que se transmet la domination. On peut vite se laisser déstabiliser par de simples compliments. Surtout quand il est fait par une personne que l’on admire et que l’on place sur un piédestal.
Alors prenez garde aux compliments que l’on vous fait. Ils peuvent parfois être très utilisés par des personnes qui voudraient vous dominer. Parce qu’ils créent un rapport de force invisible et anodin… du moins en apparence. Les personnes qui vous complimentent peuvent gagner vos faveurs mais, parfois, elles ne le font pas avec de bonnes intentions. La meilleure parade contre cela est de bien se connaître soi-même. N’attendez surtout pas d’être validé par des compliments. Alors oui, c’est agréable d’en recevoir et c’est important de savoir prendre à leur juste valeur les retours faits par les gens autour de vous. Mais prenez toujours une distance suffisante sans déformation ou exagération, en analysant qui vous fait le compliment et le contexte dans lequel il est fait. Personne ne connaît mieux que vous vos forces et vos faiblesses. Dans la deuxième partie de cette vidéo, je vais justement vous parler d’un concept issu des techniques de négociation pour pouvoir imposer qui vous êtes face à une personnalité dominante. Ces louanges et ces compliments, vous allez pouvoir les recevoir en conscience et vous saurez ne pas faire dépendre votre valeur de la validation de l’autre.
2 – Savoir incarner sa différence et ses forces
Un leader connaît ses valeurs et ses forces. Il va parfois démontrer qu’il est au-dessus du lot par le biais d’un habile stratagème. On a souvent tendance à dire “Moi je suis quelqu’un qui ne se laisse pas faire”. Mais combien de personnes incarnent vraiment cette phrase dans leur quotidien ? Regardez dans cet extrait comme Jessica va montrer à Harvey qu’elle est différente de lui.
Harvey Specter tombe dans le même piège que tous les autres associés avant lui. Il choisit alors de pointer du doigt Jessica et de lui dire qu’elle est aussi tombée dans le panneau, comme lui. Mais par sa réponse, Jessica lui montre qu’elle est spéciale, qu’elle se trouve au-dessus de la mêlée. Ce qu’elle lui dit clairement de manière sous-entendue, c’est : je ne suis pas comme toi et comme les autres. Elle dit les choses avec assurance et confiance, sans chercher à donner les arguments qui le prouvent.
Cette qualité que l’on retrouve chez tous les leaders est ce qu’on appelle le pouvoir du cadrage, c’est-à-dire connaître son cadre de référence. En anglais, on appelle ça le framing. Pour faire simple, le cadrage c’est le fait d’imposer sa vision à travers son propre cadre de perception des évènements. Vous pouvez imaginer le cadrage comme une fenêtre à laquelle vous regardez constamment.
Imaginons une maison à étages avec plusieurs fenêtres. Si vous vous placez au 1er étage à gauche, votre perception des choses sera différente de celui qui sera à droite au rez-de-chaussée. Pourtant, vous êtes dans la même maison et vous regardez le même paysage. Ici la fenêtre représente le cadre, et ce que vous voyez à travers, votre perception. Le challenge est de réussir à choisir le bon cadre de référence et à l’imposer dans vos échanges, surtout face à une personne qui essaye de vous dominer.
Jessica Pearson connaît son cadre de référence : Elle est la patronne de ce cabinet d’avocats et elle est une femme d’affaire puissante. Dans toutes ses conversations, et face à tous ses interlocuteurs, qu’ils soient dominants ou dominés, elle sait qui elle est et elle saura toujours faire en sorte d’avoir le cadre le plus fort. Ce que je vous invite à faire, c’est de trouver votre propre cadre de référence. Pour trouver ce cadre, demandez-vous quelle est la personne que vous aimeriez être ? Comment voulez-vous que les gens vous voient ? Prenez un papier et un crayon et faites la liste des valeurs qui sont les vôtres et que vous désirez incarner. Il vous faudra ensuite incarner ce cadre de référence avec confiance dans votre attitude et dans toutes vos conversations.
N’essayez jamais de prouver qui vous êtes en disant des “Moi, je suis comme ci et comme ça”. Incarnez qui vous êtes et prouvez-le par votre attitude.
3 – Montrer son calme dans des situations tendues
Dans une situation tendue, vous avez deux choix : vous énervez et perdre le contrôle sur vos émotions ou restez calme pour mieux appréhender la situation.
Si vous voulez vous faire respecter dans une confrontation, vous devez savoir rester calme.
C’est quelque chose que Jessica maîtrise à la perfection car c’est une qualité indispensable dans sa vie professionnelle. Elle est amenée à prendre des décisions et avoir des confrontations avec des enjeux importants dans sa vie de tous les jours. Elle est alors parfaitement habituée à être contrariée et devoir entrer dans un rapport de force. Tout commence dans son langage non verbal : des mouvements lents, la voix posée et distincte, et elle bien ancrée physiquement dans le sol. Elle ne tergiverse pas et elle s’affirme avec force et conviction.
Cette capacité à garder son calme et à gérer ses émotions dans des situations tendues s’appelle l’intelligence émotionnelle. On a tous un quotient émotionnel qui définit notre façon de vivre, percevoir et comprendre nos émotions. Les leaders ont une haute intelligence émotionnelle. Ils savent rester calme, même face à une personne dominante. Quand vous ne parvenez pas à garder votre sang froid, vous permettez à l’autre d’avoir une emprise sur vous. Vous vous énervez et vous vous mettez à crier ? Vous venez de créer une prise pour votre interlocuteur qui sait maintenant où appuyer pour vous énerver davantage et vous faire perdre vos moyens.
Vous montrez tout à coup de l’incertitude ? Et hop, une nouvelle prise pour qu’il essaye de vous imposer sa vision tout en décrédibilisant la vôtre. Quand vous êtes réactif émotionnellement, vous montrez que vous êtes affecté, ce qui prouve que vous n’êtes plus très loin de craquer.
Le plus important dans ce genre de confrontation c’est de prendre le recul qui s’impose.
Pour gérer vos émotions, il existe la règle des 90 secondes. C’est simple : Une émotion a une durée de vie de 90 secondes, c’est-à-dire que le processus chimique et biologique liée à l’émotion dans votre corps dure moins de 2 minutes. Une fois les 90 secondes écoulées, rester dans cette émotion est une question de choix en l’alimentant avec des histoires que vous vous racontez et des éléments visuels. Si votre colère persiste au bout de 90 secondes, observez vos pensées et prenez conscience de ce qu’il est en train de se jouer dans le moment présent. Ensuite laissez l’émotion passer, et prenez du recul sur la situation. N’essayez jamais d’interagir avec vos émotions, faites appel à votre logique. Ce qui est certain, c’est que vous avez toujours moins à perdre à quitter une conversation que de vous laisser submerger par vos émotions.
Développer sa capacité à être dominant et son leadership ne doit pas être quelque chose de péjoratif. Vous devez comprendre que ce sont des caractéristiques fondamentales dans votre vie. Tout le monde n’est pas chef d’un cabinet avocat new yorkais et peut être que les situations que vous rencontrez dans votre vie n’auront pas les mêmes enjeux. Pourtant, croyez moi, les fondements des luttes de pouvoir sont les mêmes. Savoir prendre le dessus dans une situation et défendre avec justesse et détermination son opinion feront de vous une personne mieux respectée. Ne vous laissez pas hiérarchiser par une personne, prenez le contrôle sur la place que vous souhaitez occuper dans vos relations et votre vie professionnelle.
Quand vous savez cultiver votre assertivité et votre leadership, vous avez le pouvoir sur chacune de vos relations. Et surtout, vous saurez inspirer le respect chez chaque personne que vous rencontrerez.