3 comportements à décoder par le langage non verbal
3 comportements à décoder par le langage non verbal
Quand on sait qu’une grande partie de notre communication commence par notre langage non verbal, on comprend vite qu’apprendre à décoder les gestes du corps et les micro-expressions du visage peut grandement nous aider dans nos interactions sociales.
Il est beaucoup plus compliqué de contrôler notre corps que nos mots, c’est pour ça que le décodage corporel est fondamental si on veut réussir à se connecter aux autres et voir les incohérences entre ce qu’ils disent et ce qu’ils pensent.
Quand on sait lire et analyser le langage corporel d’une personne, on peut déceler les premiers signes d’une agressivité, voir des émotions de gêne ou de honte, analyser la cohérence du message pour détecter des sous-entendus.
Alors, petit disclaimer, dans un monde idéal, un seul signe non verbal permettrait de comprendre immédiatement ce que ressent la personne ou si elle est en train de nous mentir. Dans la réalité, la communication non verbale ne dépend pas d’un geste isolé. C’est surtout la modification d’un comportement qui va nous mettre la puce à l’oreille. Ce n’est pas parce que votre collègue cligne beaucoup les yeux qu’elle passe son temps à vous mentir, et ce n’est pas parce que votre ami se touche les lèvres qu’elle est gênée. Évitez les conclusions hâtives, et prenez le temps d’observer les choses.
C’est ce que nous allons faire ensemble, je vais analyser avec vous des extraits de passage télé pour vous montrer comment décoder le langage non verbal de votre interlocuteur.
1 – Décoder le stress
Le langage non verbal lié au stress montre beaucoup de nervosité ou d’inconfort. Il s’exprime aussi bien sur le visage, que dans le mouvement de nos mains ou de nos pieds.
Commençons déjà par nous concentrer sur les micro-expressions faciales. Pour vous donner le contexte de cette interview, Thierry Ardisson tente de déstabiliser Squeezie en remettant en question la crédibilité de son métier de Youtubeur. On voit le stress de Squeezie par deux de ses comportements.
- Le premier, il avale sa salive. Quand on ressens un certain stress, notre système nerveux lymphatique, soit celui qui se déclenche en cas de stress, a tendance à assécher les muqueuses au niveau de la gorge. Alors, pour humidifier à nouveau ces muqueuses, on a tendance à déglutir à vide et à faire passer de la salive dans notre gorge.
- Le deuxième geste qui trahit son stress est le clignement des yeux. On dit souvent que les yeux sont le reflet de notre âme. Aussi philosophique que soit cette citation, elle est véridique. Beaucoup de choses passent par les yeux. Quand une personne est stressée, son nombre de clignotements des yeux augmente. Il faut savoir que le nombre normal est de 5 à 8 fois par minute. Il y a une interview très connu de Bill Clinton où on peut voir à quel point le stress se ressent dans ses yeux. La fréquence du clignement des yeux dépend d’une personne à l’autre, mais aussi du niveau d’humidité de la pièce. Pensez à surveiller tout changement de rythme, c’est ça qui vous donnera une indication sur le niveau de stress d’une personne.
Un autre signe de langage corporel lié au stress est le comportement des mains. On parle de gestes tranquillisants, c’est-à-dire des mouvements que l’on vient faire pour se rassurer soi-même. La première chose qu’une personne stressée vient faire avec ses mains, c’est de les entrelacer et de se les toucher. Elle vient se rassurer elle-même. Dans une situation particulièrement stressante, votre interlocuteur pourrait même se masser les mains.
Comme vous le voyez, le stress peut se lire de différentes manières dans le langage non corporel. Il peut être très visible via les mains, mais aussi un peu plus discret via la fréquence du battement des paupières.
2 – Décoder la gêne
Il y a un comportement universel chez les humains quand ils se sentent honteux et gênés. Et c’est un geste inconscient très difficile à masquer. Ce geste, c’est celui où on vient mettre ses mains sur son front ou devant ses yeux. C’est ce que l’on appelle un geste bloqueur où on vient se cacher pour fuir le regard de son interlocuteur. Mais la gêne se cache aussi dans des comportement plus discrets.
Regardez comment Lance Armstrong vient mettre la main sur sa bouche. Vous souvenez-vous quand vous étiez petit, que vous disiez une bêtise puis directement vous veniez mettre votre main sur votre bouche en disant “Oups” ? C’est ce que cache ce mouvement. On nous pose une question à laquelle on craint de répondre alors on se sent gêné et on vient rapprocher notre main de notre bouche comme si on voulait s’empêcher de parler.
La gêne se trouve aussi dans les micro-expressions du visage.
Les questions de Thierry Ardisson mettent mal à l’aise Squeezie, et son visage en témoigne. Quand vous savez lire et interpréter le langage non verbal de votre interlocuteur, vous êtes en position de force. Vous avez un pas d’avance dans la conversation parce que vous savez adapter votre comportement selon ce que ressent la personne en face de vous.
3 – Décoder les incohérences
Il y a une partie du visage qui parle aussi bien que les yeux. Ce sont les lèvres. Une étude menée à l’université UCLA à Los Angeles a montré que les personnes qui mentent avaient plus tendance à se pincer les lèvres. Est-ce cela veut dire qu’à chaque fois qu’une personne se pince les lèvres, elle est en train de vous cacher la vérité ? Non, encore une fois c’est la répétition et l’apparition soudaine de ce comportement qui doit vous mettre la puce à l’oreille.
Se pincer les lèvres est un réflexe naturel qui veut dire que l’on ne veut pas parler. On a plein de terminaisons nerveuses au niveau des lèvres, et lorsque l’on ressent de l’inconfort comme par exemple quand on dit quelque chose d’incohérent, on a tendance à vouloir se les soulager. Alors on va se pincer les lèvres, se les humecter… C’est ce qu’on appelle des gestes tranquillisants au niveau des lèvres.
Un autre comportement à observer pour détecter l’incohérence est l’observation du sourire. Il y a deux types de sourires : le sourire social et le sourire authentique. Pour faire la différence, il faut regarder au niveau des yeux et des pattes d’oie. Si vous voyez quelqu’un sourire sans qu’il y ait cette apparition des pattes d’oie au niveau des yeux, vous faites sûrement face à quelqu’un qui se force à sourire.
Quand vous savez lire ce genre de signes chez votre interlocuteur, vous saurez détecter la cohérence entre ce qu’elle dit et ce qu’elle veut montrer en souriant.
N’essayez pas d’interpréter trop rapidement le comportement non-verbal des autres. Prenez le temps d’observer et laissez de côté vos impressions et vos préjugés. Je vous conseillerai de commencer à le faire sur les personnes que vous connaissez bien comme vos amis et votre famille. Vous connaissez leur comportement en temps normal, et il sera plus facile d’identifier un changement de comportement.
Je vous le répète encore une fois : un comportement non verbal n’est jamais à isoler. Pensez à regarder le contexte dans lequel vous vous trouvez, et surtout à bien regarder les modifications soudaines de comportements.